au retour du Maroc, mes photos ...

La photo de voyage, c’est, sur son passage, l’un des points de relance de l’imaginaire, un tremplin, ce n’est pas son aboutissement. En ce qui me concerne, la photo est là pour faire rêver, elle n’est pas là pour documenter quoi que ce soit, et si c’était “la vie”. 
Pour quoi donc voyage-t-on? Les gens voyagent pour libérer leur capacité de rêver, pour fournir de la nourriture à leur imagination. Et la photo, c’est le dépôt de cette nourriture. Moi, je fais des photos pour continuer le rêve que le voyage a fait naître. - Bien sûr qu’on y a vu du réel! Mais ce réel is embedded. C’est le rêve qui fait son lit au réel. 
Au retour du Maroc, ces belles photos! Elles captent le rêve et en prolongent la durée. Et le rêve lui-même? C’est un tissu existentiel coloré qui se déploie dans l’espace-temps en remplissant cette dimension complexe, non: en la débordant par ses élans. Le rêve vous transporte. Voilà le lien intime avec le voyage. 

Hélas! Schmerz versteinerte die Schwelle ! Dans le rêve s’annonce et se révèle en fin de compte la disparition du réel, la perte de soi dans le paraître, l’envol vers le néant. L’illusion lucidement goûtée comme telle. Voilà la vérité de mes photos, de celles surtout qui montrent les ornements que vous admirerez partout au Maroc, la vérité de l’éternel retour du même, ce non-étant, autre rendez-vous avec l'imaginaire. Mes photos en témoignent. 

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